Extrait des états de services de cet officier commandant le 21ème régiment de ligne
- Il sert en qualité de Capitaine au 4ème bataillon des volontaires de la Haute Garonne en 1792 et 1793. Le 9 septembre 1793 à la tête de 2 compagnies, il reçoit l’ordre de reconnaitre les forces que l’ennemi avait du côté du fort Mirabouk dans les hautes Alpes.
- Il partit dans la nuit même, tomba à la pointe du jour sur le premier poste ennemi fort de 1O hommes et le fit prisonnier en entier, en força un second, fort de 5O à 6O hommes, à se replier après une demi-heure de combat en ayant eu 5 hommes tués.
- La manière vigoureuse dont il le poursuivit, mit tellement l’épouvante dans le camp ennemi établi sur la droite du fort MIRABOUK, que leurs troupes, qui étaient au nombre de 4 à 5OOO hommes, s’enfuirent en désordre après avoir mis le feu aux tentes.
- Le 9 décembre 1793, à l’attaque de la redoute anglaise, dite le petit Gilbraltar, devant Toulon, le porte-drapeau de son bataillon ayant été tué à ses côtés, il se saisit du drapeau et s’élançant dans la redoute, il l’arbora sur le parapet, malgré le feu terrible que faisait alors l’ennemi.
- Peu d’instants après, il fut blessé à l’épaule droite et mis ensuite hors de combat, par un second coup de feu qu’il reçut à la jambe gauche. Le 1O juin 1794, il fut encore blessé au bras droit, dans une reconnaissance qui eut lieu devant la Jonquières (armée des Pyrénées Orientales).
- Il s’est trouvé à toutes les grandes affaires qui ont eu lieu à cette armée.
- Le 19 août 1812, au cours de la campagne de Russie, il parvint avec son régiment à forcer après 4 heures d’un combat opiniâtre et terrible, la fameuse position de Valoutina occupée par tout le corps d’armée du Général Russe Barklaî de Tolli et s’y maintint.
- Il eut l’honneur de faire tirer les derniers coups de fusils sur le plateau.
- Le 7 septembre 1812, à la bataille de la Moskowa, il contribua puissamment avec son régiment à la prise de la grande Redoute. Parvenu au-delà du ravin et presque isolé avec son corps, il repoussa douze charges de cavalerie et se maintint sur cette position malgré le feu terrible des batteries et de la mousqueterie ennemie. A la fin de la journée, il fut atteint d’un biscayen à la cuisse; dans la retraite, il reçut plusieurs fortes contusions, mais il n’en resta pas moins à la tête de son régiment.
Diminué physiquement par toutes ces blessures, sa vue s’étant par ailleurs profondément affaiblie, le Colonel Teullé est contraint de faire valoir ses droits à pension de retraite le 19 juin 1813.
Il participera à la vie politique locale, sera maire de Caumont de 183O à 1843.
Il est décédé le 2O novembre 1848.
Armoiries de la famille Teullé
D’azur au chevron accompagné en chef de deux épées et en pointe d’un lion, le tout d’argent à la bordure de gueules chargée au point du chef d’insigne des chevaliers légionnaires.